La Lettre du Paysagiste | Éco-responsabilité et biodiversité | TOP 5 des maladies des arbres – Comment les reconnaitre et vous en protéger

TOP 5
des maladies des arbres :

Comment les reconnaitre et vous en protéger ?

Maladies des arbres dans les Yvelines : pin, châtaigniers, chêne, aucun n’est épargné !
Les arbres de nos jardins, comme dans les forêts de notre département, nous paraissent solides, mais peuvent devenir vulnérables. Avec le changement climatique, nos espaces forestiers sont touchés directement, sous l’écorce, par des maladies invisibles qui peuvent les affaiblir, voire parfois les condamner. Maladie de l’encre du châtaignier, chancre, anthracnose du chêne ou ravageurs du hêtre : autant de menaces discrètes, mais bien réelles. Quels sont les signes reconnaissables ? Et comment agir en conséquence pour préserver nos jardins et nos espaces forestiers ? En lisant cet article, vous apprendrez quelques gestes simples à adopter chez vous pour préserver vos arbres feuillus.

Les différentes causes
de maladies chez les arbres :

La sécheresse, un facteur aggravant et alliée des maladies :

Les épisodes de sécheresse répétés, de plus en plus fréquents en Île-de-France, affaiblissent profondément les arbres. D’après le Département de la santé des forêts, selon les essences, les arbres réagissent différemment face au manque d’eau. Les plus touchées présentent des signes remarquables tels que le jaunissement, le rougissement et la perte des feuilles. Privées d’eau, leurs racines peinent à nourrir le feuillage. Conjuguer à des épisodes de fortes chaleurs, cela créait un terrain propice à l’apparition de champignon et d’insectes ravageurs.

Un châtaignier ou un hêtre stressé par le manque d’humidité devient bien plus vulnérable à la maladie de l’encre ou aux chancres de l’écorce. De même, les chênes fatigués supportent mal les attaques d’anthracnose ou de scolytes. En résumé, la sécheresse ne provoque pas directement les maladies, mais elle ouvre la voie à leur installation et accélère leur progression.

Sol argileux craquelé imperméable – Source : Canva.com

Depuis 2018, une épidémie de scolytes ravage les forêts du Grand Est. – Source : Canva.com

Les insectes ravageurs : un fléau qui s’accélère !

Les insectes ravageurs profitent des arbres affaiblis pour accélérer leur développement en s’attaquant au tronc, engendrant alors le dépérissement, voire la mort de l’arbre.

Depuis 2018, une épidémie de scolytes ravage les forêts du Grand Est. Ces petits coléoptères se nourrissent du bois et de la sève des épicéas. Les hivers doux ont favorisé le développement de ces ravageurs, malgré que ce phénomène soit plutôt courant dans le cycle de vie d’une forêt. Par contre, leur intensité est clairement déclenchée par le changement climatique. Au nord des Alpes, en Picardie et en Normandie, des cas de scolytes ont aussi été identifiés. Abattre les arbres contaminés et récolter le bois est à ce jour la seule solution pour limiter les effets de ces ravageurs. Par la suite, il faudra penser au remplacement de ces essences par des arbres locaux et mieux enclins à se protéger contre les maladies.

Les champignons : ennemis invisibles mais redoutables

La plupart des maladies graves des arbres sont causées par des champignons microscopiques qui se propagent discrètement par le sol, l’eau ou l’air. Une fois installés, ils s’infiltrent dans les racines, le tronc ou l’écorce, bloquant la circulation de la sève et provoquant le dépérissement progressif de l’arbre. Ces agents pathogènes adorent les situations favorables : sols détrempés, arbres affaiblis par la sécheresse ou blessures mal refermées après une taille. Parce qu’ils agissent souvent en silence avant que les symptômes soient visibles, il est essentiel de surveiller régulièrement vos arbres et d’intervenir dès les premiers signes suspects.

Ces trois facteurs favorisent le dépérissement forestier et de nos jardins et nous obligent à connaitre les maladies les plus courantes pour nos arbres.

La plupart des maladies graves des arbres sont causées par des champignons. Source : Canva.com

Les principales maladies de nos arbres :
TOP 5 !

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La maladie de l’encre du châtaignier

🔎 Symptômes :

La maladie de l’encre du châtaignier est due à un pathogène microscopique appelé Phytophtora. Ce parasite se propage d’arbre en arbre, car il se trouve directement dans l’eau qui est amenée depuis les racines jusqu’à la sève. Accompagnés de forts épisodes de sécheresse, les châtaigniers se flétrissent, ce qui entraine leurs déclins.

📍Lieux : 

Depuis 2010, la maladie de l’ancre du châtaignier prend de l’ampleur en Île-de-France et plus particulièrement dans l’ouest parisien.

💊Traitement : 

Il n’existe à ce jour aucun traitement. En l’absence de solution, le mieux est d’abattre les arbres contaminés et de planter des essences locales moins sensibles.

La maladie de l’encre du châtaignier est due à un pathogène microscopique appelé Phytophtora.- Source et crédit image : ONF
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La chalarose du frêne

Les symptômes peuvent aller du flétrissement des rameaux à des lésions au collet de la plante. – Source : Canva.com

🔎 Symptômes :

La chalarose est le nom donné pour désigner une maladie apportée par un champignon. Les symptômes peuvent aller du flétrissement des rameaux à des lésions au collet de la plante.

📍Lieux : 

En France, on le retrouve depuis 2018 dans des zones géographiques où le frêne est historiquement présent, particulièrement à l’est. 

💊Traitement : 

Il n’existe à ce jour aucun traitement. En l’absence de solution, le mieux est d’abattre les arbres contaminés et de planter des essences locales moins sensibles.

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Les scolythes de l’épicéa

🔎 Symptômes :

Les scolythes sont de petits insectes qui pondent des œufs sous la première couche d’écorce condamnant ainsi l’arbre. Pour l’épicéa, on parle du typographe et du chalcographe, mais chaque pin possède sa dénomination.

📍Lieux : 

Initialement dans le Grand Est, l’épidémie de scolytes gagne petit à petit la Bourgogne France Comté, les Hauts-de-France, la Normandie et jusqu’en Auvergne-Rhône-Alpes, dépréciant la matière première et modifiant en profondeur le paysage.

💊Traitement : 

Les forets infectés sont surveillés même par satellite depuis l’espace par les forestiers afin d’intervenir de manière précoce en cas d’infestation. Si un arbre est infesté, il est abattu tout de suite. Des pièges à phéromone peuvent aussi être utilisée. Dans le cas d’infestation avéré, des coupes préventives peuvent être pratiquées pour ralentir la progression de l’insecte.

Pour l’épicéa, on parle du typographe et du chalcographe – Source : Canva.com
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Ravageurs et autres maladies du hêtre

Galle du hêtre par la mouche Mikiola Fagi– Crédit image : Par Marco Walker — Foto Personale, CC BY 2.5, 

🔎 Symptômes :

Les feuilles sont déformées ou boursouflées à cause des galles provoquées par la mouche Mikiola fagi . Le feuillage est grignoté puis rougi lors des attaques du charançon du hêtre (Orchestes fagi) ou par des chenilles nocturnes. Cela provoque un affaiblissement général et une croissance ralentie de l’arbre lorsque les attaques sont répétées.

📍Lieux : 

Présents dans les parcs, jardins et massifs forestiers d’Île-de-France, notamment dans les Yvelines où les hêtres souffrent davantage sur sols secs ou pauvres.

💊Traitement : 

Une surveillance régulière du feuillage doit être faite au printemps. Si l’arbre présente une infestation, il faut éliminer les branches malades et favoriser la biodiversité avec des prédateurs naturels. Puis pratiquer une taille douce et bien désinfecter les outils.

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L’oïdium du chêne

🔎 Symptômes :

L’oïdium du chêne se manifeste par des taches blanches et poudreuses à la surface des feuilles, parfois visibles à l’œil nu. Ces dernières entraînent une baisse de la photosynthèse. Chez les jeunes plants, la maladie peut ralentir la croissance, pouvant aller jusqu’à la mortalité. Sur les arbres adultes, les infections sont surtout visibles sur les feuilles formées en juin et août, car celles du printemps échappent généralement à la contamination.

📍Lieux : 

Cette maladie est fréquente dans la plupart des régions françaises, notamment sur le chêne pédonculé (Quercus robur), plus sensible que le chêne pubescent (Quercus pubescens) ou le chêne sessile (Quercus petraea). Les jeunes plantations et les régénérations naturelles sont les plus touchées, davantage en conditions de stress (sécheresse, défoliation par gel ou insectes).

💊Traitement : 

Aucun traitement n’est recommandé pour les arbres adultes, l’impact étant souvent limité. Pour les jeunes plants fortement atteints, on peut recourir à des fongicides soufrés ou chlorés, utilisés classiquement contre les oïdiums.

L’oïdium du chêne se manifeste par des taches blanches et poudreuses à la surface des feuilles– Source : Canva.com

Les bons gestes à adopter
pour détecter les maladies

Eau, ressource précieuse essentielle à la vie - Source : Canva.com

Observation régulière et intervention précoce

Inspectez vos arbres régulièrement, au moins une fois par mois. Examinez la base du tronc à la recherche de suintements noirâtres ou de zones de pourriture. Sur les feuilles, surveillez l’apparition de taches inhabituelles, de galles ou de défoliations précoces. Observez aussi l’écorce pour repérer chancres, zones soulevées ou petits points colorés (pycnides). Cette détection précoce permet d’agir avant que la maladie ne s’installe.

Quand faire appel à un professionnel ?

Certains signes doivent vous alerter immédiatement :

  • Branches principales mortes ou sans bourgeons au printemps ;
  • Apparition de chancres étendus ou d’écorces fissurées sur le tronc ;
  • Affaissement soudain du houppier (branches situées au sommet du tronc) ou chute prématurée massive des feuilles ;
  • Suintements noirs persistants à la base du tronc (possibles attaques dePhytophthora).

Un paysagiste ou un élagueur-grimpeur expérimenté pourra établir un diagnostic précis, effectuer une taille sanitaire ou recommander une replantation adaptée.

Élagage à Sonchamp– taille des arbres fruitiers - EcoVerde Parcs et Jardins – l'élagage de sécurité permet de prévenir les risques d'accidents. Photo prise en intervention sur la commune de Sonchamp.
Intervention d'élagage à Sonchamp - Crédit photo : Ecoverde Parcs et Jardins

Conclusion

À retenir : protéger vos arbres en 5 points clés

  • Sécheresse, ravageurs et champignons : ce trio fragilise fortement nos arbres, surtout en Île-de-France.
  • Cinq menaces majeures à surveiller :
    • Oïdium du chêne (taches blanches sur les feuilles),
    • Ravageurs du hêtre (galles, feuillage déformé),
    • Scolytes de l’épicéa (insectes destructeurs),
    • Chalarose du frêne (rameaux flétris),
    • Maladie de l’encre du châtaignier (suintements noirs à la base du tronc).
  • Aucun traitement miracle : la prévention reste l’arme la plus efficace.
  • Trois gestes essentiels : observer chaque mois, désinfecter vos outils, améliorer le sol et le drainage.
  • Quand agir vite ? Branches mortes, chancres étendus, houppier qui s’affaisse ou suintements noirs sont des signaux d’alerte : faites appel à un professionnel sans attendre.

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